• Le Banquet - partie 4 - Discours de Mr PAGES

    Discours de M. Victor Pagès

    Président du Conseil général

            « Messieurs,

            Je suis heureux d’avoir été associé à la cérémonie de ce matin et à ce banquet.

            Je tiens à remercier publiquement votre maire, si sympathique et si dévoué et le Conseil municipal de votre commune, d’avoir pensé que le président du Conseil général était à sa place au milieu de vous dans une cérémonie pareille.

            Le département de la Haute-Loire est fier de ceux que vous honorez aujourd’hui. Comme vous, il lit avec émotion les noms que porte votre beau monument.

            A la cérémonie de famille, grave et cordiale que vous célébrez aujourd’hui, j’ose dire qu’il manquerait quelque chose, si on n’y sentait pas battre le cœur de notre département.

            J’ai accepté avec d’autant plus d’empressement votre invitation, M. le maire, que j’avais pu, déjà, admirer votre œuvre.

            Au cours d’une tournée, qui, d’ailleurs, a montré quels éleveurs avisés et méritants compte votre commune, j’avais eu la surprise agréable de ne plus reconnaître, ici, cette place de la mairie, qui m’était pourtant familière. Depuis ce jour, j’ai un compliment à vous faire : et je crois que ce compliment vient aussi à l’esprit de tous les passants ; il m’en aurait un peu coûté de ne pas pouvoir vous l’adresser (ne croyez pas cependant que je sois un de ces orateurs qui souffrent d’un discours rentré, non ! je n’ai pas la démangeaison de vous faire un discours ; je crains d’abuser de votre attention et je laisse la place à de plus dignes). Tout simplement, je vous dis : Bravo, pour ce monument si imposant et si crâne ! Saint-Julien Chapteuil était déjà un pays bien pittoresque, vous avez ajouté aux charmes de sa physionomie si originale, tout en rendant à vos morts glorieux l’hommage de votre reconnaissance patriotique et de votre souvenir ému.

            Laissez-moi ajouter aussi que j’ai été heureux de me joindre à mon éminent ami, le ministre Laurent Eynac, à mon camarade, le sénateur Enjolras et à notre si distingué préfet M. Périès.

            Je saisis l’occasion de les saluer en votre nom et au nom du département de la Haute-Loire. Je les remercie de leur dévouement aux intérêts du pays, dévouement cent fois éprouvé, et dont leur présence au milieu de vous est une nouvelle preuve.

            Messieurs, le culte que nous rendons aux morts de la guerre, ainsi que les rudes enseignements et le lourd héritage de ces années tragiques, prescrivent à tous les républicains une solidarité étroite.

            Nous ne pouvons pas nous maintenir dans la voie du progrès démocratiques, si les vieilles querelles de parti ne sont pas franchement répudiées ; la France ne recueillera tous les bienfaits des principes républicains, dans lesquels elle s’est réfugiée après la faillite de tous les régimes monarchiques que si les partis de gouvernement se tiennent en contact étroit avec le peuple.

            Pour que notre pays évolue, dans l’ordre, vers plus de prospérité et de justice, il faut que nous conservions le sentiment de ce qu’il y a de grand, de fécond dans le souffle révolutionnaire.

            Au moment où nous voulons glorifier les morts de la guerre, rappelons-nous que si nous sommes fiers d’eux, c’est parce qu’ils ont été les soldats du droit. Sous l’uniforme du soldat, ils restaient des citoyens libres. La révolution qui a placé la souveraineté dans le peuple, et qui a proclamé l’égalité des hommes, a donné à notre patriotisme toute sa noblesse.

            Messieurs, je bois à la République, vive l’Union et en avant ! »

      

      

      


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